Audition des responsables de M6 à l"occasion de l"examen du bilan 1998 de la société

Publié le 07 juillet 1999

  • Communiqué de presse
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Le CSA et l’Hadopi ont fusionné pour former l’Arcom depuis le 01/01/2022

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel a auditionné le mardi 6 juillet 1999, à l'occasion de l'examen annuel du bilan de la société M6, MM. Jean Drucker, président-directeur général, Nicolas de Tavernost, directeur général, Thomas Valentin, directeur général adjoint, directeur des programmes, Michel Rey, directeur général adjoint, secrétaire général, Emmanuel Chain, directeur de la rédaction et des magazines d'information, et Mme Hélène Saillon, chargée de mission à la direction générale.

Le Conseil a d'abord souligné les bons résultats économiques de M6 en 1998. Avec une part d'audience en faible hausse entre 1997 et 1998, qui atteint une moyenne de 12,9% sur les individus de 4 ans et plus, et de 17,8% sur la cible commerciale, le chiffre d'affaires de M6 a crû de 13,6% alors que son coût de grille et plus généralement ses charges d'exploitation étaient maîtrisés, ces dernières en hausse de 5,6 % seulement. Il en ressort un bénéfice en forte hausse, qui s'élève à 597 millions de francs pour 1998, et qui représente cette année nettement plus de la moitié du coût de la grille, qui s'élève à 990 millions.

La part de marché publicitaire de la chaîne s'est élevée à 17,9% en 1998, contre 17% en 1997 (source SECODIP) : cette évolution a conduit la part de marché publicitaire de M6 à dépasser celle de France 2.

Le chiffre d'affaires consolidé du groupe pour 1998 est également en nette progression, de 15%, par rapport à 1997, avec une part plus importante de ressources issues des diversifications, représentant plus d'un milliard de francs en 1998. Le résultat d'exploitation consolidé s'établit en hausse de 20 % à 902,3 millions de francs.

Ces résultats permettent à la société de dégager un bénéfice net part du groupe de 403,5 millions de francs, en hausse de 92,2 millions de francs par rapport à 1997, alors même que la montée en charge de M6 dans TPS amène la société (passant de 20 à 25% du capital) à assurer une part plus importante du financement du bouquet satellite.

L'examen des obligations

En 1998, le Conseil a pris acte d'un respect global des obligations imposées à la chaîne dans le cadre de la convention entrée en vigueur le 1er janvier 1997.

La chaîne respecte ses quotas de diffusion de programmes européens par rapport à l'ensemble des heures de programmes, en atteignant le chiffre de 70,1%, alors qu'elle s'est engagée à hauteur de 70% dans sa convention : la barre est donc à peine franchie.

Avec 62,7% d'oeuvres audiovisuelles européennes diffusées, M6 respecte le quota fixé à 60%, et avec 45,4% d'oeuvres d'expression originale française, la chaîne dépasse les 40% réglementaires. Il en va de même aux heures de grande écoute, avec des marges plus faibles.

Pour ce qui concerne plus précisément la fiction audiovisuelle, le Conseil a regretté que la part de la fiction européenne diffusée régresse en 1998 de 34% à 30% au profit de la fiction américaine, qui représente désormais 67% de la fiction diffusée par la chaîne, contre 63% en 1997. Une inflexion positive a pourtant été ressentie en première partie de soirée, donc aux heures de grande écoute, où la proportion de fictions américaines a baissé de près de 10 points d'une année sur l'autre.

Pour ce qui concerne ses obligations de production, M6 a choisi de consacrer annuellement au moins 20% de son chiffre d'affaires net de l'exercice précédent à des commandes d'oeuvres audiovisuelles européennes, dont 15% au moins d'oeuvres d'expression originale française. Ces investissements ont représenté respectivement 391 millions de francs en 1998 (soit 20,7% du chiffre d'affaires 1997) et 296 millions de francs (soit 15,7% du chiffre d'affaires 1997). Ces obligations ont été assurées pour plus des deux tiers, comme le veut le seuil fixé, par des commandes à des producteurs indépendants, qui représentent 68,5% des commandes et 268 millions de francs pour 1998.

M6 a également respecté ses obligations d'investissement dans la production cinématographique, avec la coproduction de 14 films de long métrage, dont 9 sont des premiers films et 1 un deuxième film, ce qui traduit un réel soutien au renouvellement de la création française.

Développant sa spécificité, la chaîne a consacré à la musique et au divertissement une part importante de ses programmes, avec 2 772 heures, soit plus de 30% de sa programmation, en hausse de 3 points par rapport à 1997, et à un niveau qui dépasse celui qui avait été atteint en 1995.

Concernant le pluralisme politique dans les journaux télévisés, le Conseil constate un équilibre global et le respect des recommandations prises pour les périodes électorales.

Sur la classification des programmes et la signalétique, le Conseil a souligné que le nombre de programmes signalisés a baissé en 1998, premier effet, positif, de la mise en oeuvre de la signalétique de protection de la jeunesse. La chaîne a tenu son engagement de diminuer la diffusion de programmes signalisés en catégorie 3 pendant les mois d'été, et le Conseil tient à en prendre acte en espérant qu'il en ira de même cette année. Le Conseil a noté également que l'utilisation de la signalétique a été globalement satisfaisante en 1998, rappelant que ses principales interventions concernèrent certaines vidéomusiques un peu trop violentes ou trop crues… dont la diffusion fut repoussée au-delà de 22h00.

Le développement et la stratégie de l'entreprise

Le Conseil a également examiné avec les responsables de M6 la stratégie de diversification de la société, et en particulier les diversifications audiovisuelles, la montée de la chaîne au capital de TPS, le rachat du Club de football des Girondins de Bordeaux et sa signification pour l'avenir, et les perspectives de décrochages locaux après la relative pause observée en 1998.

Enfin, en réponse à des interrogations des Conseillers, les responsables de M6 ont exposé l'évolution de leur politique éditoriale et de leurs investissements dans la production.