Bilan 1992 de RFO
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Tout en renforçant en 1992, son offre de programmes, RFO a rétabli son équilibre des recettes et des dépenses, voisines du milliard de francs, avec un résultat bénéficiaire en clôture d'exercice de 1,49 MF.
Les ressources publiques se sont élevées à 836,8 MF, soit une progression de 8,7 % par rapport à 1991. Les autres ressources proviennent essentiellement des recettes publicitaires dont le chiffre d'affaires net a représenté 87,1 MF, en croissance modérée de 1,4 % par rapport à l'exercice précédent.
Le Conseil relève avec satisfaction les efforts poursuivis en 1992 par la société pour augmenter le volume de diffusion sur le premier canal, développer la production locale en télévision et promouvoir les échanges de programmes locaux entre les stations.
L'offre des émissions pour la jeunesse réalisées localement, une des missions prioritaires fixées par le contrat d'objectifs signé avec l'État pour trois ans (1991-1993), reste globalement insuffisante, malgré les efforts accomplis par deux stations : la Nouvelle-Calédonie, et la Polynésie.
S'agissant de la diffusion des oeuvres cinématographiques, le Conseil relève que, sur les deux mois (novembre et décembre 1992) d'application du décret n° 92-1180 du 5 novembre 1992 fixant le régime de diffusion des oeuvres cinématographiques à la télévision dans les départements et territoires d'outre-mer, RFO n'a pas respecté, sur le premier canal, les quotas de diffusion exigés. Le Conseil enjoint donc la société de respecter, pour l'exercice 1993, ses obligations réglementaires en la matière (40 % d'oeuvres cinématographiques d'expression originale française et 60 % d'oeuvres européennes).
En outre, en ce qui concerne la diffusion d'oeuvres audiovisuelles, le Conseil rappelle la nécessité d'introduire dans le cahier des missions et des charges de RFO la réglementation applicable aux télévisions locales privées en exercice dans les DOM-TOM qui leur impose d'inclure dans leurs programmes un minimum de 40 % d'oeuvres d'expression originale française et 60 % d'oeuvres européennes.
En ce qui concerne le deuxième canal (RFO 2/ France 2), dont le volume de diffusion est en augmentation sensible, le Conseil réitère le souhait que le programme de France 2 soit retransmis dans son intégralité.
I - Programmation
Radio
Avec 58 000 heures d'émissions pour les neuf stations, le volume de diffusion du premier réseau radiophonique en 1992 est similaire à celui de 1991. Le volume des émissions produites localement représente près de 95 % de l'ensemble des émissions diffusées sur ce canal.
Le deuxième réseau retransmet, quant à lui en direct, 24 heures sur 24, les programmes de France Inter.
Télévision
En matière de télévision, les orientations prises par RFO en 1991 sur le canal 1 (RFO 1) ont été confirmées :
- augmentation du volume de diffusion (+ 4,25 %) résultant d'un accroissement des programmes locaux qui sont passées de 6 492 heures à 7 213 heures pour le total des heures programmées par les neuf stations en 1992 (+ 11,1 %). Cette hausse est cependant beaucoup moins importante que celle constatée entre 1990 et 1991 (+ 54,6 %) ;
- développement de la production locale. Celle-ci est passée de 1 heure 30 minutes à environ 3 heures par jour pour un volume de 10 à 13 heures de diffusion quotidienne, grâce à l'ouverture de l'antenne dès 12 h en Guyane, en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie, consacrée à la diffusion d'émissions de proximité comportant des journaux.
Ainsi, RFO propose dorénavant deux rendez-vous quotidiens d'information dans six stations, en milieu de journée d'une part, et en soirée, d'autre part.
Des efforts ont été réalisés en matière de production de documentaires consacrés au patrimoine culturel d'outre-mer, diffusés par les stations et par France 3 dans le cadre de Mascarines, ainsi que dans le domaine sportif et musical.
Les émissions pour la jeunesse proposées sur le premier canal proviennent essentiellement des chaînes métropolitaines France 3 et TF1. Elles représentent 28 % de l'ensemble du programme diffusé sur ce canal. Les émissions produites localement sont programmées de façon ponctuelle par certaines stations, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie s'illustrant particulièrement dans ce domaine en proposant au jeune public une grande diversité d'émissions. Leur volume global pour les neuf stations, qui est passé de 196 heures en 1991 à 263 heures en 1992, reste cependant insuffisant.
II - Autres obligations
Obligations de service public
Des émissions à caractère éducatif et pédagogique ont été diffusées régulièrement à La Réunion et en Nouvelle-Calédonie, et sont en cours de réalisation en Martinique. Le Conseil estime souhaitable que ce type d'émission soit programmé sur l'ensemble des stations.
Les émissions en langue vernaculaire n'ont pas connu de développement particulier. Cependant, le créole est souvent spontanément parlé à l'antenne.
Obligations de diffusion d'oeuvres cinématographiques
Le décret du 5 novembre 1992, a fixé le régime de diffusion des oeuvres cinématographiques de longue durée dans les départements et territoires d'outre-mer.
Pour la période de l'année postérieure à l'entrée en vigueur de ce décret, soit du 1er novembre au 31 décembre 1992, RFO s'est acquittée, sur le canal 2, de ses obligations de diffusion d'oeuvres cinématographiques européennes et d'expression originale française, tant sur l'ensemble de la diffusion (respectivement 80 % et 73,3 %) qu'aux heures de grande écoute (respectivement 76,2 % et 71,4 %).
En revanche, sur le canal 1, les oeuvres européennes n'ont représenté que 48,3 % sur l'ensemble de la diffusion et 45 % aux heures de grande écoute (pour un seuil minimum exigé de 60 %), les oeuvres d'expression originale française s'élevant quant à elles à 34,5 % (ensemble de la diffusion) et à 35 % (aux heures de grande écoute), pour un minimum requis de 40 %.
III - Audience
Les résultats de l'enquête d'audience réalisée par Médiamétrie aux Antilles et à La Réunion en septembre-octobre 1992 montrent que les émissions produites localement, qu'il s'agisse de journaux télévisés ou d'émissions de proximité, rencontrent un bon accueil du public, notamment en télévision, comme l'avaient déjà révélé les précédentes enquêtes.
Télévision
Le canal 1 (RFO 1) conserve, dans une situation de concurrence, une part d'audience prépondérante.
Par rapport à la vague de mars-avril 1992, les résultats traduisent une stabilité en Guadeloupe (66,7 %) et à la Martinique (77,6 %), et une baisse de 5 points à La Réunion (71,9 %).
Les résultats constatés pour le deuxième canal traduisent un léger recul en Guadeloupe (17,8 % à 15 %) et une grande stabilité à la Martinique (20,8 %), ainsi qu'à La Réunion (12,6 %).
Radio
Dans le contexte d'une concurrence accentuée, RFO est parvenue à maintenir dans la plupart des stations l'audience de ses programmes, voire à l'améliorer. A La Réunion, RFO a légèrement progressé (de 37,2 % à 38,9 %) de même qu'à la Martinique (de 36,9 % à 37,8 %) et en Guadeloupe (de 29,5 % à 32,8 %).