Allocution d'ouverture de la Fête de la radio par Roch-Olivier Maistre

Ouverture des Assises de la radio -  Fête de la radio 2022
Jeudi 2 juin 2022 – 9h (La Seine musicale) 

Seul le prononcé fait foi

Mesdames et messieurs, chers amis, très chères radios, je suis particulièrement heureux de vous retrouver ce matin, dans ce très beau lieu qu’est La Seine musicale, auquel je suis moi-même très attaché, pour cette deuxième édition de la Fête de la radio. Comme vous le savez, le Conseil supérieur l’audiovisuel avait souhaité, l’an dernier, fédérer toutes les énergies du média radio autour d’un évènement qui lui soit entièrement consacré. 2021 nous offrait une occasion particulière puisque c’était une année très symbolique pour la radio : nous avons célébré ses 100 ans et les 40 ans de la libération des ondes, ce qui méritait bien une fête.

L’Arcom a souhaité poursuivre son engagement envers ce média cher à nos cœurs. Cet évènement permet aussi de souligner l’extraordinaire richesse et la diversité de notre paysage radiophonique, qui comprend plus de 1000 stations, en métropole et en Outre-mer : c’est maillage qui fait la force du média radio et qui lui permet surtout d’être un vecteur de proximité, un vecteur de lien social et un acteur privilégié de l’information autant qu’ un relais précieux et indispensable des artistes et créateurs. 

1. Le succès de cette première édition de la Fête de la radio nous a tous convaincus d’ancrer la tradition et d’en faire un évènement récurrent. 

J’ai donc le plaisir d’être parmi vous aujourd’hui pour ouvrir cette édition 2022, et je veux à cet égard remercier très chaleureusement tous les opérateurs et partenaires qui s’associent à l’évènement, parrainé par le ministère de la Culture. C’est d’ailleurs le sens et l’objectif de cette Fête : rendre hommage à toutes celles et ceux qui font le succès de ce média auquel nous sommes attachés, et d’avoir aussi l’occasion d’échanger librement sur des thèmes qui sont propres à ce média pour mettre en avant tous les projets qui démontrent la capacité de la radio à rassembler, à s’adapter, à fédérer, au niveau national comme au niveau local. 

Nous avons d’ailleurs conçu la Fête de la radio comme un événement décentralisé, qui repose sur les initiatives mises en place partout sur le territoire national et en Outre-mer. En 2021, nous avons ainsi rassemblé plus de 500 événements. En 2022, le CSA a cédé la place à l’Arcom, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, un grand régulateur aux compétences élargies, mais nos missions relatives au paysage radiophonique n’ont pas changé et notre attachement à ce média  reste toujours aussi fort ! Nous serons d’ailleurs très présents durant ces deux journées, avec en particulier la participation active d’Hervé Godechot, membre du collège de l’Arcom, que je tiens à remercier tout particulièrement  pour son engagement et son enthousiasme au service de la radio, la présence en nombre de nos équipes, notamment de la direction de la radio et de l’audio numérique, avec laquelle vous dialoguez, tous, régulièrement. Nous avons d’ailleurs installé un stand Arcom dédié, où nous pourrons vous accueillir et répondre à vos questions.

2. Cet évènement va nous permettre d’aborder ensemble les défis et les évolutions de la radio, dans un secteur audiovisuel en pleine transformation.

Il est vrai que le média radio est toujours interrogé. Il a été confronté à la pandémie du Covid-19 qui est venue amplifier ses difficultés. Le nombre de postes achetés est en légère baisse, le marché publicitaire connait les tensions et les fragilités que l’on sait, notamment au niveau local, et la durée d’écoute tend à diminuer ces dernières années. Les incertitudes sur l’avenir du média, et notamment des plus petites structures, sont donc légitimes. Elles seront, je le sais, abordées au cours de deux journées de débats qui s’ouvrent. La question notamment du financement cristallise les attentes et les interrogations, dans un contexte qui va être marqué par la réforme de la contribution à l’audiovisuel public, un changement très important pour le paysage et sur lequel j’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer.  Ces tendances et incertitudes ne doivent pas pour autant masquer la très grande résilience et la robustesse du média radio. En 2021, la radio restait écoutée quotidiennement en moyenne 2 heures et 42 minutes. Chaque jour, et en particulier chaque matin, ce sont près de trois quarts des Françaises et des Français qui ont l’oreille « collée au poste », comme on dit.  

Ils la privilégient également, parmi d’autres supports, pour la découverte musicale, pour l’information générale  et les baromètres de confiance dans les médias placent la radio, année après année, en tête des classements. Cet donc un attachement réel et continu  qui marque la reconnaissance envers l’ensemble des personnes qui font vivre et animent les stations. Car la radio, je le dis souvent, est le « média du cœur », un média de passion, aussi un média de fidélité. La crise du Covid-19 a d’ailleurs mis en lumière la très grande capacité d’adaptation de ce média, avec des radios qui sont parvenues à ajuster rapidement leurs programmations et leurs méthodes de travail pour toujours mieux informer et divertir leurs publics.

C’est la force de la radio depuis plus de cent ans, de savoir se réinventer et se projeter vers l’avenir. Sa capacité à imaginer de nouveaux programmes, à recourir à des supports innovants, à épouser les nouvelles technologies pour attirer des publics différents, le démontre :  je pense au déploiement du DAB+, aux enceintes connectées, aux nouvelles applications, comme Radioplayer, et au développement des podcasts qui sont autant de preuves tangibles de l’ agilité et de la capacité des acteurs à se fédérer. C’est ce qui a motivé notre souhait, avec le ministère de la Culture, de créer l’observatoire du podcast et de la création audio, qui permettra de suivre et de rassembler les données pour savoir notamment si le podcast doit ou non intégrer notre champ de régulation. Le retour de la « voix » sur la vidéo et sa capacité à attirer des auditeurs plus jeunes est une excellente nouvelle pour le secteur. Ce dernier sait donc comprendre et répondre aux nouveaux modes de consommation.

3. De son côté, le régulateur a à cœur d’accompagner au plus près les acteurs du paysage radiophonique pour les aider à tirer le meilleur de ces mutations.

En 2021, nous avons ainsi poursuivi la modernisation de la bande FM, qui reste le premier mode d’écoute de la radio et demeure essentielle à l’équilibre du secteur. Nous avons franchi aussi avec vous de nouvelles étapes décisives dans le déploiement de la radio numérique. 
Depuis l’ouverture de nouveaux multiplex en octobre dernier, c’est maintenant 42% de la population métropolitaine  qui est couverte par le DAB+. Trois multiplex ont démarré tout récemment, le 17 mai dernier, dans les zones d'Orléans, de Poitiers et de Tours. De nouvelles villes seront couvertes avant la fin de l’année, ce qui portera la couverture du DAB+ à plus de 50 % de la population. Afin de permettre à toutes les radios de profiter des avancées permises par le DAB+, l’Arcom a incité les pouvoirs publics à renforcer l’accompagnement des radios, notamment associatives, dans cette nouvelle phase de déploiement, dont les coûts d’installation  et de diffusion peuvent être élevés. J’aurai l’occasion prochainement de rencontrer Rima Abdul-Malak,  la ministre de la Culture, et j’évoquerai avec elle toutes les questions qui touchent à ce média et en particulier ce point. 

Vous l’aurez compris, le DAB+ est un vecteur d’avenir pour la radio mais ce n’est pas le seul ; les opportunités d’innovation sont nombreuses et vous pouvez compter sur l’implication et l’écoute de l’Arcom pour mener ensemble la transformation de ce média, à Paris comme en régions, y compris en Outre-mer. Au-delà du soutien des pouvoirs publics et du régulateur, l’avenir du média radio réside aussi, je voudrai insister devant vous sur ce point, dans sa capacité à rassembler ses acteurs pour identifier ensemble des solutions innovantes et faire face conjointement aux défis du secteur ; c’est d’ailleurs le sens du projet d’association en faveur du DAB+, qui a enfin vu le jour. C’est une bonne nouvelle pour le secteur.

Face aux enjeux auxquels est confronté ce média, l’heure aujourd’hui ne peut pas  être, ne peut plus être, aux divisions ; les défis actuels appellent au rassemblement de toutes les forces, de la régulation et des pouvoirs publics, pour dessiner la nouvelle frontière de ce média auquel les Françaises et les Français sont profondément attachés.

Nous  sommes en tout cas convaincus à l’Arcom de l’avenir et de la force du média radio et espérons pouvoir célébrer encore beaucoup d’anniversaires, notamment dès l’année prochaine avec la 3ème édition de la Fête de la radio, pour marquer les  jalons de son évolution.
Merci pour votre écoute, merci pour votre engagement, et très belle Fête à toutes et tous.