Avec l'Arcom, la Semaine de la langue française et de la Francophonie résonne sur les antennes

Affiche de la semaine de la langue française et de la Francophonie 2022

Publié le 11 mars 2022

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L'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, l'Arcom, partenaire de la Semaine de la langue française et de la Francophonie 2022, du 12 au 20 mars, incite les chaînes de télévision et de radio à promouvoir l’usage et le respect du français.

La langue française, 5ème langue mondiale, est pratiquée par plus de 300 millions de locuteurs à travers le monde. A l'horizon 2050 elle devrait concerner 850 millions de locuteurs. 

La langue française constitue la matière première des médias. Ceux-ci jouent un rôle déterminant dans la vitalité de notre langue. Ils transmettent à travers elle une vision du monde, des cultures, des valeurs, des histoires communes. C’est pourquoi il leur incombe de se faire les ambassadeurs du français, de le faire vivre et d’en montrer la richesse et la diversité au quotidien.

L'Arcom veille à la défense et à l'illustration de la langue française

La compétence de l'Arcom en matière de défense et de promotion de la langue française émane de différents textes de loi qui lui imposent une surveillance particulière en matière d’emploi du français dans l'ensemble des émissions et des messages publicitaires.

Les cahiers des charges de France Télévisions, de Radio France et de France Médias Monde contiennent des dispositions relatives à l'emploi de la langue française. Pour les sociétés privées de télévision, des obligations, plus souples, figurent dans leur convention.

L'Autorité sollicite toutes les chaînes et radios, métropolitaines et ultra-marines, afin que celles-ci se mobilisent en faveur de la promotion de la langue française et prévoient des programmations spéciales sur leurs antennes.

Mobiliser, défendre, valoriser et enrichir

L'action de l'Arcom, suivie par le groupe de travail "Éducation, protection des publics et cohésion sociale dans les médias audiovisuels et numériques" présidé par la conseillère, Carole Bienaimé Besse, se déploie principalement dans trois directions :

  • la mobilisation des opérateurs, par le biais des clauses spécifiques figurant dans les conventions ou de recommandations générales ;
  • la contribution aux travaux d'enrichissement de la langue menés par la Délégation générale à la langue française et aux langues de France ;
  • la participation active au Réseau francophone des régulateurs des médias audiovisuels (REFRAM).

La Semaine de la langue française et de la francophonie dans les médias est l’occasion pour les chaînes de valoriser la langue française dans leurs programmes et par le biais de spots promotionnels.

Téléspectateurs et auditeurs attachés au respect de la langue française

Bonne nouvelle : les téléspectateurs et les auditeurs francophones sont particulièrement attachés au bon emploi de la langue française sur les antennes, et ils le font savoir. Nous mettons tout en œuvre pour répondre aux nombreux mails qui nous parviennent.

Emploi approximatif du subjonctif, confusion entre préfixes, prononciation des noms de villes, sous-titrage et conjugaison... Chaque mois, l'Arcom est interpellée sur ces fautes grammaticales et orthographiques ou encore ces malheureuses tournures syntaxiques qui, parfois, se glissent dans les programmes ou les journaux télévisés. Ci-dessous retrouvez quelques réponses à vos questions.

Téléspectateurs et auditeurs sont toujours un peu agacés lorsqu’ils entendent le nom de leur ville ou de leur village écorché par les journalistes.

Une majorité de lettres reçues à ce sujet concernent la ville de Bruxelles, prononcée [bruksel] au lieu de [brussel], de même qu’Auxerre et Metz se prononcent [ausserre] et [mess], comme l’indiquent les dictionnaires.

Les Chamoniards rappellent également que leur ville se prononce [chamoni], et non [chamonix]. Les Albenassiens souhaitent entendre le nom de leur ville prononcé [aubena] et non [aubenass]. Il en est de même pour les Privadois, Privas devant se prononcer [priva]. En revanche, à quelque quarante kilomètres de ces deux chefs-lieux, la petite ville de Lussas qui, chaque année au mois d’août, accueille les états généraux du film documentaire est très souvent appelée [lussa], alors que ses habitants font entendre le s final et disent [lussass].

Si Agen et Le Pouliguen ont des terminaisons nasalisées et se prononcent [in], Pont-Aven rime avec dolmen.

Alors que le Traité de prononciation française indique que le l est muet dans les noms Aulnaye, Aulnoye-Aymeries, le Petit Larousse illustré (1999) donne deux variantes [aunay] [aunoy] ou [aulnay] [aulnoy].

Même évolution pour la prononciation de la ville et du territoire de Belfort. Il existait, en effet, deux prononciations, l’une régionale sans l, l’autre avec un l. C’est cette dernière qui l’a emporté, cependant la prononciation [befort] est aujourd’hui relevée, non seulement chez les anciens, mais aussi parmi les jeunes dont la famille est belfortine depuis plusieurs générations.

Il faut se rappeler aussi qu’avant d’être prononcé [ménilmontant], le quartier de Paris s’appelait [ménimontant].

Êtes-vous [montpeulier], [montpélier] ou encore [montpéyé] ?
Un téléspectateur de la région parisienne a écrit au CSA pour dénoncer la prononciation de la ville de Montpellier dans les médias audiovisuels, à l’exception d’une journaliste qui, selon lui, le prononce correctement en disant [montpélier] et non [montpeulier].

À Montpellier, la presse locale se fait l’écho des controverses passionnées sur ce que doit être la bonne prononciation du toponyme.

Les barons et baronnes de Caravette, titres honorifiques donnés aux Montpelliérains dont les parents, grands-parents et arrière-grands-parents sont nés et ont vécu à Montpellier depuis trois générations, sont partagés : les uns se réclament de [montpeulier], les autres défendent [montpélier].

L’avis « autorisé » de certains chercheurs a été sollicité et un sondage a été réalisé, dans le cadre du CNRS, auprès d’un échantillon de 542 personnes, représentatif de la population montpelliéraine. Ces travaux ont débouché sur la publication d’un livre intitulé Les noms de Montpellier.

Pour Jacques Bres, coordonnateur de l’ouvrage, la variation [montpeulier] [montpélier] s’explique de deux façons non exclusives l’une de l’autre. D’abord par des raisons de contact entre le français et l’occitan, Montpellier se prononçant [montpéyé] en occitan.

Le é occitan en syllabe médiane atone, devient régulièrement [eu] en français. La prononciation [montpeulier] correspond au français standard alors que [montpélier] est une trace en français régional de l’origine occitane du nom.

Par ailleurs, une règle orthographique veut que la lettre e s’écrive en français sans accent si elle est suivie dune double consonne mais qu’elle soit prononcée [é], comme dans le mot cellier.

Il en ressort qu’il n’existe pas une seule bonne prononciation, mais que les deux variantes sont tout aussi correctes et qu’elles ont autant de légitimité l’une que l’autre.

Si, aujourd’hui, 90 % des gens prononcent [montpeulier] et 10 % [montpéllier], aucun linguiste ne peut prédire l’avenir. Stabilisation et début de reconquête de [montpélier] ou au contraire amenuisement, voire disparition de cette prononciation…

Il convient toutefois de noter que les deux prononciations sont aujourd’hui attestées dans les dictionnaires Larousse, alors que seule [montpeulier] figurait dans les éditions antérieures.

À l’oral, ce sont le futur et le conditionnel présent qui sont le plus fréquemment écorchés : « vous metteriez » pour « vous mettriez », « vous résolverez» au lieu de « vous résoudrez ».

Le verbe acquérir et, moins souvent utilisé, le verbe conquérir posent des problèmes non seulement au futur et au conditionnel (« vous acquérirez » pour « vous acquerrez ») mais aussi au passé composé (« ils ont conquéri » à la place de « ils ont conquis »).

Les verbes croire et voir créent davantage encore d’hésitations et suscitent de nouvelles formes de conjugaison. Ces deux verbes en effet ont à la troisième personne du singulier et du pluriel, au présent de l’indicatif comme au présent du subjonctif, des formes différentes à l’écrit : « il croit, ils croient, pour qu’il croie, pour qu’ils croient », « il voit, ils voient, pour qu’il voie, pour qu’ils voient ». Et pourtant, elles se prononcent toutes de la même façon, [voi] et [croi].

Pour distinguer le singulier du pluriel, on entend de plus en plus souvent chez les invités, et quelquefois même chez les animateurs, des formes qui n’existent pas dans notre conjugaison : « ils croivent, ils [voillent] orthographiée ils voyent, qu’il s’agisse de l’indicatif ou du subjonctif.

À l’écrit en revanche, que ce soit dans les incrustations ou dans le sous-titrage, le présent du subjonctif de ces deux verbes est la plupart du temps ignoré et remplacé par le présent de l’indicatif (« pour qu’il croit » au lieu de « pour qu’il croie » , « pour qu’il voit » à la place de « pour qu’il voie »).

Le subjonctif du verbe avoir « qu’il ait » devient fréquemment « qu’il aie », par confusion avec «  que j’aie » ou avec l’impératif aie. Les formes « ayons, ayez » « soyons, soyez », quant à elles, sont orthographiées à tort (ayions, ayiez), (soyions, soyiez) avec un y inutile et fautif.

Le verbe conclure disparaît au profit d’un verbe concluer, si l’on en juge par la fréquence à la télévision comme dans la presse écrite, des formes « il conclue, il concluera » en lieu et place de « il conclut, il conclura » apprises à l’école.

À la deuxième personne, l’impératif présent des verbes du premier groupe continue d’être orthographié avec un s : « chantes » au lieu de « chante » malgré la règle : « La deuxième personne du singulier de l’impératif présent des verbes en –er (sauf aller, « va ») se termine par e, excepté devant les pronoms en et y non suivis d’un infinitif.

Comparons « Chante, danse, voyage » avec « Manges-en. Penses-y. Vas-y » (s avec trait d’union) ou encore « Va y porter ordre. Ose en dire du bien » (en et y suivis d’un infinitif) et même « Va-t’en. Retourne-t’en. », avec apostrophe, le t n’étant pas une consonne analogique comme dans « Aime-t-il ? » mais le pronom te dont le e est élidé, l’apostrophe dispensant de mettre le second trait d’union.

Les sous-titrages affichent souvent des conjugaisons fantaisistes. Les erreurs régulièrement relevées concernent le présent, qu’il soit du subjonctif : "que nous ayons", "que vous soyez" orthographiés avec un "i" inutile ("que nous ayions", "que vous soyiez"), ou de l’impératif : "chante", souvent avec un "s" final fautif ("chantes") ; et même le présent de l’indicatif : "il envoie" écrit "il envoit" ou "il conclut" orthographié "il conclue". De même, le futur de conclure soulève quelques difficultés : on le rencontre sous la forme "il concluera" pour "il conclura".

L’accord par anticipation du mot « espèce » avec un complément masculin dans l’expression « un espèce de savant fou » est fréquent dans les médias audiovisuels mais reste rare dans la presse écrite.

Maurice Grevisse fait remarquer que le caractère adjectival du syntagme « espèce de » est tel qu’espèce lui-même prend fréquemment le genre du nom complément : un espèce de prophète. Il note aussi qu’espèce était déjà parfois traité comme masculin au XVIIIe siècle : « un espèce de cabinet » (Saint-Simon), « un espèce de grand homme » (Voltaire), « un espèce de musicien » (Diderot).

Malgré ces références à l’histoire de notre langue, dictionnaires et grammaires sont formels. Ainsi que le rappelle la neuvième édition du Dictionnaire de l’Académie, le mot espèce est toujours féminin et ce, quel que soit le genre de son complément.

la Semaine de la langue française et de la Francophonie 2022 "ça (d)étonne !"

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Pour sa 27e édition, la Semaine de la langue française et de la Francophonie met à l'honneur le thème "ça (d)étonne !". Le lancement officiel de cette semaine de manifestations autour de langue française et de la Francophonie a été donné au ministère de la Culture, par la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot-Narquin et par le parrain de cette nouvelle édition Michel Boujenah, comédien, réalisateur et humoriste franco-tunisien.

Plus de 1000 événements et programmations autour de la langue française et/ou de la Francophonie sont organisés et prévus tout au long de la semaine du 12 au 20 mars. 

Cette semaine permet de valoriser des lieux culturels à travers des activités et évènements organisés pour l’occasion : concours de dictées, expositions, ateliers d’écriture, spectacles d’improvisation, etc…

Pour retrouver l'intégralité du programme en France et à l'étranger :

https://semainelanguefrancaise.culture.gouv.fr/programme

Les messages des ambassadeurs de la Semaine de la langue française et de la Francophonie